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Stéphane Charpe

C'est un film. Des plans fixes. Un vagabondage.

La route me donne la mesure de la distance entre le moi et les autres.

Cette distance, je la parcours en voiture. 

 

                           Highways.  

                                               Déserts.

 

"Je ne suis pas là. Prière de laisser un message."

 

Ce pourrait être le refrain du générique de mon film intérieur...  Le temps s'est figé tandis que je suis en mouvement, derrière le volant de ma voiture. Incessament.

De ce iatus entre ses deux temporalités commence cette histoire.

Le sentiment d'absence se fait jour. Je n'appartiens pas à ce temps qui s'étire dans l'espace dilaté ; je ne suis pas non plus citoyen de ce monde, tantôt trop mexicain, tantôt trop indien, tantôt trop américain. 

Les territoires de l'Arizona s'infiltrent de toutes parts.

Je ressens le monde autour de moi, les vibrations, les magnétismes.

Mon esprit est ailleurs ; je suis partout et nulle part.

     Encore une photo...

                      Je poursuis ma route.

                                          "Laissez un message"

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